La métamorphose
La dictature du beau est devenue telle qu'elle a fait la fortune de toutes les officines mondiales de la chirurgie...plastique, elle fait aussi la fortune des salles de Fitness. Cette culture du beau envahi tous les âges, tous les milieux, et ce qui était autrefois, le plaisir de séduire est devenu maintenant...une injonction. Le héro de cette fable en fait les frais.
métamorphose
Un jeune homme fringant mais hélas tout bancroche
Reprochait chaque jour au ciel sa disgrâce
-Seigneur, s’écriait-il, pourquoi suis-je si moche,
Regardez cette jambe et observez ma face !
Elise ma promise, une si jolie fille,
M’a dit que j’étais laid, bancal et puis courtaud,
Qu’elle ne voulait plus d’un promis à béquille.
Pourtant je sais au fond que je suis vraiment beau
De cette beauté extatique,
Que nul n’a jamais contemplée!
Délivre-moi Ô ciel de cet habit charnel,
Qui fait de mon corps la réplique,
Du corps de mon vieux paternel.
Il se trouve que Zeus entendit sa supplique
Et derechef le délivra
De sa guenille prison et karma.
Devenu pur esprit, radiant de bonheur,
Notre homme s’en fut voir, la chérie de son cœur.
-Ma mie s’écria-t-il, admire je suis beau,
Tout en moi respire le renouveau.
La flamme qui m’anime, l’auréole sublime,
Je ressemble à un ange tout droit venu des cimes.
Elise reconnaît la voix de son promis.
Si, si !
Elle regarde la flamme avec son auréole,
-Cesse de plaisanter, de plus, tu n’es pas drôle
Je crois, dit-elle, Dieu me pardonne,
Que je préfère encore l’homme que tu étais,
Sans couronne ni flamme
On peut être bancal avoir une belle âme
J’aime autant la réalité
Revient moi je t’en prie sans tout cet équipage
Trop tard, dit une voix par delà les nuages
Ton promis est comme il se doit
Beau
Beau et con à la fois
Julien Sabban
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