Ostracisme
Cette fable...Allez, je crois que l'on va tous se reconnaitre
Ostracisme
Un poivrot dans la rue, levait le poing au ciel,
-Je vous le dis Seigneur, je ne supporte plus
Que vous me jetiez à la rue.
Je n’existe qu’un jour sur l’an,
Vous devez, Monseigneur, changer de logiciel
Le mettre à l’heur’ du changement
Vous m’avez octroyé quelques miettes de fête
Des lumières et des chants que déjà je regrette
C’est alors que Sylvestre, hirsute et grelottant
Interrompt du vieillard le discours larmoyant
-Et tu te prends, pour qui, Noël, mon vieil ami,
Crois tu que tout là-haut on me privilégie ?
Moi aussi je ne vis qu’une journée par an
Et bien que le premier, je ne suis pas content
On a mis à ma place, une simple galette
Je trouve la mesure partiale et obsolète
-Moi, réplique un nouveau, je suis Saint Valentin
Je connais, comme vous, le même tracassin
Censé parler d’amour à de sacrés lapins,
Quelques heures, la nuit.
Ils se saoulent au champagne et finissent au lit
C’est là, tout mon destin, une nuit, c’est fini.
Je vous le dis amis, tout cela est injuste
Il nous faut mettre fin à cette loi vétuste.
J’accepte pour vous tous, être porte parole,
Je dirai au grand Concepteur, Seigneur,
Il va falloir changer les rôles,
La Grève générale sera notre recours.
Comme il disait ces mots, et du fond des nuages,
Du grand Seigneur des Temps, apparut le visage,
-Alors, dit une voix, roulant comme un tambour,
De votre sort, Messieurs, n’êtes-vous pas contents ?
Pourtant
Je vous ai fait égaux en droits et en devoirs
Or, dites- moi Noël, les raisons de votre ire
-Pardon, seigneur, c’était pour rire,
Désolé de vous décevoir.
-Et vous Sylvestre, mon ami
Pourquoi donc un si gros dépit ?
-C’était Ô Majesté, un moment de folie !
-Alors dites-moi donc, vous, l’ami des amants,
Ce qui vous rend aussi maussade
Pardonnez-moi, Seigneur, Je suis en ambassade,
Vous nous dites égaux, en devoirs et en droits,
Je connais des voisins, bien plus égaux que moi,
Et je n’accepte pas cette disparité.
Je vois, reprend la voix quelque peu irritée,
Vous me revendiquez un plus d’égalité ?
-C’est cela Votre Majesté
-Ce Bien, ce Plus, revendiqué,
Chacun de vous doit le gagner le gagner
Selon sa propre volonté.
Il s’appelle…Ma Liberté.
Julien SABBAN