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journal d'un fabuliste
26 février 2015

Le Chanteur des forêts

Chanter est probablement la chose la plus naturelle, eet la plus belle, mais il saute aux yeux que chanter pour un public, quel qu'il soit, devient alors un problème de...création, que l'on soit interprète ou artiste compositeur, dans ce cas le chant devient un art. La fable que je vous propose voudrait souligner combien l'art est difficile lorsque les thèmes abordés sont usés par des siècles de service, "que tout est dit et que l'on vient trop tard"

Le Chanteur des forêts

Un singe chantait dans la forêt,

Il se sentait l’âme tzigane,

Epris de mélodies lacrymales et profanes,

Il répandait dans les futaies,

Ses complaintes mélancoliques,

Sans soucis  des mauvais coucheurs,

Des critiques et de tous les râleurs.

Un chevreuil aux grands bois, ému par sa musique,

S’approche de l’artiste et lui dit tout de go,

-J’aime ton chant l’ami et, tu m’es sympathique,

Je chante moi aussi, mais des airs d’opéra,

Nous pouvons tous les deux, chanter du bel canto,

 Sans musiciens et sans diva,

Inventer un concept nouveau,

Toi et moi unique duo.

-Mon ami, dit le singe, en se grattant la tête,

Il faut ici que je t’arrête,

Si je chante c’est par plaisir.

Je n’ai pas de public, j’ignore les bravos,

Et toutes mes chansons se terminent en soupirs.

Je suis un singe libre, sans amour ni attache,

 Et le dernier des singes apaches.

Je ne serai pour toi qu’un piètre compagnon,

Tout au plus la voix d’un  grognon.

Renonce à ce projet, qui me parait futile,

La musique en ces bois, est un art inutile.

-Parle pour toi, l’ami lui répond le chevreuil,

Ma voix porte au lointain, des musiques d’espoir,

J’ai un club de groupies,  qui  ont la larme à l’œil,

Quand  je chante allégro  l’aria du grand Mozart.

Tu n’es qu’un ignorant, imbu de ta personne,

Car même dans ces bois, on aime la musique,

La nature en est pleine, et c’est métaphysique.

Cette mélancolie, qu’ici tu barytonnes,

Ne sert plus à grand chose,

Ne joue plus les maudits, met donc fin à ta pose!

Car il est inutile  de pleurer sur soi -même,

Plus personne aujourd’hui, ne rêve de bohème.

Tu devrais cher collègue, changer de répertoire,

Si tu veux que l’on t’aime, continue de chanter,

Mais l’amour et la mort, sont  thèmes galvaudés,

Chante les fleurs, chante les blés,

Tu peux aussi chanter les poires,

Tu n’en seras pas moins le dindon de l'histoire.

Julien SABBAN 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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