La foi du charbonnier
La foi du charbonnier
Un jeune charbonnier lassé de son labeur,
Pestait contre son sort proche de la misère.
Il reprochait au ciel sa destinée amère,
Et sa vie de galère due au Grand Concepteur.
Il s’en fut au village parler à son curé.
-Mon père dit le charbonnier,
Je ne crois plus en Dieu, au diable ni aux saints,
J’ai c’est perdu ma foi c'est certain
J’étais désespéré lorsque sur le chemin,
J’ai rencontré Margot qui m’a tendu la main.
Elle seule a compris mon complet désarroi,
Je peux vous l’avouer mon père,
Je ne crois plus en rien.
Et j’ai perdu tous mes repères
Heureusement pour moi,
Il me reste Margot qui a si jolis seins,
Il me reste ses yeux et son rire mutin.
-Diable, dit le curé, dans un signe de croix,
Tu ne peux charbonnier, renoncer à ta foi.
Tu n’as pu en un jour, comme ça, l’égarer,
Ta belle foi de charbonnier !
-Je vous le dis, mon père, c’est une vérité !
-Ta vérité mon gars, c’est de la ratatouille,
Répond le curé irrité,
On y trouve de tout, y compris une nouille!
Je connais la Margot, c’est une fille sage,
Evite je t’en prie le moindre badinage.
J’espère que le soir, vous n’en n’êtes qu’aux mains,
Car vous risquez alors, de fâcheux lendemains.
-Vous plaisantez, mon père, et je n’ai qu’un salaire,
Qui me permet tout juste, à payer une bière.
Si j’ai perdu la foi, j’ai rencontré l’amour,
Et la Margot, curé, je l’aimerai toujours.
-Remplacer le Bon Dieu par une demoiselle,
Lui répond le curé
C’est une religion et commune et mortelle.
Tu peux perdre l’amour plus vite que ta foi
Surtout celle d’un charbonnier
Toi qui vis en forêt parmi les feux de bois
Tu ne peux oublier celui qui te protège !
-Dites lui donc, curé, à ce monsieur là – haut,
Qu’il peut y rester sur son siège,
J’ai appris maintenant que plus rien ne perdure
Et j’ai choisi la vie et ma jolie Margot !
Je m’en vais avec elle, rendre grâce au soleil,
Sans le moindre appareil,
Et vivre d’amour et d’eau pure.