Un songe
Et si le voyage était une autre façon de…rêver
Un songe
J’ai poursuivi un rêve aux confins introuvables
Voyageur vagabond, je cherchais des indices
Les traces du bonheur, vin de tous les délices
Et j’ai gravis des monts, des abîmes effroyables
J’ai eu froid, j’ai eu faim et j’ai voulu mourir
Sur les bords d’une grève aux cent mille désirs
Dans ces prairies du rêve animées de mes songes
J’ai couru vers les feux de mes folies mensonges
Parmi des femmes fleurs et des jardins d’ivresse
J’ai cru vaincre le temps et ses vaines promesses
C’était comme une drogue, un vin délicieux,
Une ambroisie venue directement des cieux
Je me suis réfugié dans des Florides bleues
Des sorcières très belles m’avaient pris en otage
Tu vas rester chez nous, il faut tourner la page
Elles m’ont enseigné la liberté des sens
Réveillant en mon cœur, des flux d’adolescence
Or, je savais déjà qu’autour de moi vivait
Un monde parallèle et qui me réclamait
Il me fallait quitter ce rêve pour un autre
Prendre un autre uniforme, jouer au bon apôtre
J’y ai appris le temps et les mots incompris
Des hommes et de la terre l’insupportable ennui
Me rendit solitaire, amer et envieux.
Coléreux, insolent, j’ai défié les dieux
Ils ne m’ont répondu que par un froid silence
Moi qui vibrait d’amour, de vie et d’impatience
Je cherchais dans les pierres un éclat d’absolu
Mais les pierres étaient mortes et le monde était nu
Et je compris alors que l’amour est un cri
Un appel rapsodie aux notes libérées
Qui chantent de la vie la fièvre, inconsolée.
Julien SABBAN