L'Intello
J'ai toujours admiré les joutes d'intellos, non pas seulement à cause de leur brio dans le maniement des idées et des mots, mais aussi en raison de cette jubilation que je voyais dans leurs jeux. Cette fable pour mettre un peu de légèreté dans la prise de paroles et dans le fourmillement des idées.
L’intello
Un intellectuel en mal de polémique
Se désolait d’avoir, des opposants…distraits
Un clown, là, par hasard, voyant notre homme triste,
Eclate d’un grand rire et demande illico
-Alors, Coco, on a le stress philosophique ?
- C’est vrai lui répond l’intello
Mes adversaires sont, de fieffés égoïstes
Et j’ai le moral à zéro
J’ai beau les insulter et redoubler mes piques
Mes écrits s’évanouissent en un silence épais,
Je ne sais plus que faire, à présent, je me tais.
-Tu devrais dit le clown, essayer la télé
Tes ennemis c’est sûr, vont crever de dépit.
Et ils vont contre toi publier leurs écrits.
-Moi, offrir une prime à tous ces m’as-tu vu
Jamais ! Et puis je ne suis pas photogénique
-Il faut donc, mon ami, changer de politique
Et couvrir ces messieurs de toutes les vertus.
Celles qu’ils n’ont jamais connues
-T’es un malin le Clown, je sens que l’on va rire,
Car je les connais bien, ils sont plus que bornés,
Et pour un simple éloge offriraient un empire
Répond l’intello rassuré.
Je vais leur tartiner des critiques à l’envers
Nous aurons des joutes d’enfer
Et ils vont c’est certain, aimer mes philippiques,
Je serai Président de cette République,
De citoyens des lettres et d’heureux imbéciles.
La chose me paraît facile
-Ah, dit le Clown en rigolant
S’ils sont, comme tu dis, stupides et balourds,
Tes discours tomberont dans l’oreille des sourds.
Méfie-toi cependant,
Il n’est bois vert qui ne s’allume,
Tu risques, l’intello, d’y perdre toute plume.
Julien SABBAN