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journal d'un fabuliste
19 mars 2019

Le Loup amoureux

Le Loup, amoureux de la chèvre de Maître Seguin, est prêt à toutes les folies. Amour, quand tu nous tiens!

Le loup amoureux

                                                                                       Blanquette, haletante, réfugiée sous un chêne,

S’abat sur les genoux, et elle attend la fin.

-Tu peux venir le loup, je n’ai plus peur de toi.

Comme elle disait ces mots, dans le ciel du matin,

Un rayon de soleil fait flamber la forêt,

Et d’un halo doré habille de lumière,

Blanquette exténuée.

A l’autre bout de la clairière

Le loup,  toujours aux aguets,

Secoue avec vigueur, sa  sauvage crinière,

Puis regarde, ébloui, la jolie convoitise,

Pareille à ces icônes, qu’on voit dans les églises.

-Diable, se dit le loup, plein de mansuétude,

Je vais taire son inquiétude.

On ne dévore pas une telle œuvre d’art,

Je serais un goujat, d’ailleurs il est trop tard,

Le jour se lève, et je dois parler à la belle.

Mais on  entend, au loin, une corne qui bêle,

C’est celle de Maître Seguin.

Elle appelle, Blanquette, reviens, reviens,

J’ai agrandi ton pré, sûr, tu seras heureuse.

Reviens  vite, petite boudeuse.

Mais Blanquette, immobile, attend son ennemi,

Tandis que le grand jour,  a mis fin à la nuit.

Le loup, les yeux brillants, s’approche de Blanquette,

Qui se dresse, hérissée, « Tout doux jolie biquette »

 Lui dit très gentiment le loup,

-Je vous  parle en ami, j’ai compris, grâce à vous,

Qu’il me fallait changer de vie et de chemin,

Je me mets, comme vous, à l’herbe et aux légumes,

A  plus végan que moi, je donne ma fortune,

Je suis riche la belle,  et de plus, je vous aime,

Nous nous enivrerons de la même salade,

Et ne serons jamais malades.

Je connais dans les bois, des griseries sublimes,

Nous allons nous connaître, en des moments intimes,

Nous  oublierons du temps, toutes les déchirures,

Et nous vivrons, ma mie,  d’eau fraîche et de verdure.

-je vois, Messire loup, que vous êtes poète,

Répond rassérénée, Blanquette,

Mais votre beau discours, n’est qu’une entourloupette,

 Et trop poli,  pour être  honnête.

Je ne veux  pas du tout, vous servir de dîner.

J’entends déjà les pas, de notre louvetier.

Peut-être, sera-t-il sensible à vos salades,

Vous risquez pour le moins, une belle estocade,

Retournez vite, aux bois, des griseries intimes.

On m’a dit que du loup on n’en voit que la queue

Mais moi, messire loup, j’ai frôlé vos canines,

Et j’ai vu dans vos yeux…le feu.

Julien SABBAN

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Commentaires
J
Faudra que je contacte, Alphonse, pour lui dire que son récit " La Chèvre de M. Seguin" a traumatisé toute une génération de filles, Va peut-être falloir ouvrir une cellule psycho. Merci à toi de lire mes fables.
Répondre
L
Du syndrome de la chèvre victime à jamais me voici délivrée !<br /> <br /> Merci Julien de ne pas me laisser sur ma fin...
Répondre
journal d'un fabuliste
  • La poésie, la fable, la nouvelle et le roman. Commentaires de films, arts plastiques. Commentaires d'actualités. Cher lecteur, donc ami, si cette fable te plait et si tu la copies, soit cool, n'oublie pas le nom de l'auteur et fais moi signe...
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