Souricette et le Grominet
Des Amour simpossibles, il y en a, il y en aura toujours, mais elles ne sont pas dues à la...Diversité
Souricette et le Grosminet
Dans le grand hall de l’Université
Tard dans la nuit, Souricette se promenait,
Elle observait éberluée
L’immensité du lieu, désert.
Il y avait des parfums dans l’air
Elle frissonna de plaisir
-Enfin la liberté conforme à mon désir
Loin du terrier de la famille,
Qui punit du regard la moindre peccadille.
Me voilà seule enfin, grisante sensation,
J’ai aussi mes vacances,
Et cette salle est ma Provence.
Vive l’été, la liberté !
Et la voilà, soudain, qui se met à danser
Dans la salle à peine éclairée
Par ses spots de sécurité
Elle n’a pas remarqué le gros chat qui l’observe
L’œil brillant et comme amusé.
La petite souris isolée dans son rêve
Se voit déjà la star d’un show chorégraphique
Elle en voit les danseurs, elle entend la musique,
Et dans une Arabesque endiablée, magnifique
Atterrit sans frémir, devant le gros Minet
-Bonsoir, dit-il en souriant,
Je vous trouve douée, ma jolie ballerine,
Voulez-vous danser avec moi ?
Notre souris, muette, regarde avec émoi
Bel ami, Grominet, dans sa fourrure blanche.
-Je vous connais Monsieur, et vous êtes une branche
De notre famille, ce qu’à vous voir, moi, je crois
-Bravo, émule de Darwin
L’Université vous va bien.
-J’en étais sûre et je suis bien contente
De vous rencontrer ici, cher cousin.
On dit de vous, que vous êtes frivole,
Moi, je vous trouve, plutôt drôle.
-Tout doux, ma belle amie, cette route est glissante
Et vous pourriez avoir de fâcheux lendemains
-Ma maman m’a prédit un jour,
Que je rencontrerai l’amour.
Je vous aime déjà, je vous veux pour époux
Mon cher cousin l’amour, c’est vous !
-Ah, non, moi j’ai déjà donné,
Qu’est-ce que vous avez toutes, à vouloir m’épouser ?
Je ne suis pas venu, dans l’université,
Pour me voir affoler les filles du quartier,
J’ai opté pour l’Etude et la sobriété.
J’aurais pu, c’est sûr, vous croquer.
Mais pour vous, jeune fille, je ne veux que du bien.
Vous l’avez deviné, je suis végétarien.
La danse je veux bien, mais pour nous marier,
Allez chercher ailleurs le galant qui vous sied.
J’aime trop fort ma Liberté.
Julien SABBAN