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journal d'un fabuliste
2 janvier 2019

La louve indocile

La Fable à, entre autres qualités, celle de rappeler au lecteur, qu'il est lui aussi un acteur de cette fable, et que d'accord ou non, sur ses conclussions, il entre, par sa lecture, dans le concert... des lecteurs. Cette louve "remastérsée" peut intéresser ceux qui s'arrêtent...un moment.

La louve indocile 

Une meute de loup hurlait dans la nuit brune

Sa hargne de la terre, son angoisse  profonde,

Et le museau pointé, vers l’invisible lune,

Interpellait  le ciel et la nuit moribonde.

Une louve à l’écart, isolée du concert,

Observait au lointain, les lumières des villes,

Indifférente aux cris des meutes versatiles.

-Ce ne sont pas des loups, mais des chiens pathétiques,

Qui implorent des dieux incertains, disparus

Pense la louve très critique.

Comme  de vieux enfants, qui regrettent leur mère,

Ils réclament au ciel, leur âge d’or perdu.

Ils marchent  au pas de l’oie, domestique

Vrai… je n’aime pas leur musique.

Le chef de meute a dit à la louve indocile,

-Viens chanter avec nous, ma jolie réfractaire,

Ne joue pas les contestataires

Quand on est solitaire, c’est un jeu dangereux.

-Tu m’invites à chanter, d’une façon débile

       Et tes menaces sont stériles

Moi, je n’ai jamais su hurler avec les loups,

Lui répond la louve rebelle.

-Tu dois te méfier, la Belle

Des frères de ton clan, faut craindre le courroux,

Et je sais que beaucoup  te traitent d’infidèle,

Ils vont te renier, te chasser du pays,

Et je ne pourrai rien pour toi, ma mie.

Il faut leur ressembler ou alors, t’en aller.

La loi des loups, s'impose à nous.

Non, moi,  je n’entre pas dans leurs querelles,

-Je suis louve et comme eux, je connais l’anxiété,

La peur de vivre, celle d’aimer,

Et j’ai connu la haine, la colère et la faim

Je sais le prix que coûte un seul morceau de pain.

Mais

Je ne demande rien, et je sais vivre seule,

J’en ai trop vu des loups, obéissants et veules,

Qui revendiquent tout, sans rien donner d’eux même,

Et dans leurs hurlements, j’entends des cris de haine

Aucun mot d’amitié, encor’ moins un « je t’aime ».

Ils préfèrent les invectives,

Et  je crois qu’ils sont sourds, aux choses positives

A leurs concerts de nuit je préfère le jour

Et du soleil, le chant d’amour

Julien SABBAN

 

 

 

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Commentaires
J
Merci Sylvana <br /> <br /> J.S
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S
c'est très beau Julien et je m'empresse de la transmettre à qui sait apprécier. Tu as toujours le chic de mettre des mots justes sur les choses de la vie.
Répondre
1
Je ne me sens pas habilité à commenter ce que je suis incapable de faire, mais pour ce qui est du feu, celui-ci est sacré et le soleil final a réchauffé l'hiver qui n'aura pas eu le dernier mot.
Répondre
journal d'un fabuliste
  • La poésie, la fable, la nouvelle et le roman. Commentaires de films, arts plastiques. Commentaires d'actualités. Cher lecteur, donc ami, si cette fable te plait et si tu la copies, soit cool, n'oublie pas le nom de l'auteur et fais moi signe...
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