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journal d'un fabuliste
29 décembre 2017

Le vice et la vertu

Tant il est vrai qu'à notre époque le...manichéisme devient de plus en plus...prépondérant Cette fable veut en rire

 

Le vice et la vertu

 

Dans un jardin anglais, aux feuillages touffus,

                                                                                           Le Vice, rencontra Madame  la Vertu.

-Bonjour, Beaux yeux, lui dit le Vice, en souriant,

Je vous ai longtemps attendue,

Je me suis même demandé,

Si dans ce grand jardin, vous n’étiez pas perdue.

J’étais, je l’avoue, fort inquiet.

-Nouvelle identité, Monsieur le courtisan

Quand je vous ai connu, vous étiez harcelant !

-C’est que, les Lois, Madame, les Mœurs et le Climat,

M’ont obligé à plus de contenance,

J’ai le même souci, et la même appétence,

                                                                                            Si je reste le Vice, je suis moins polisson.

J’ai d’ailleurs changé de prénom,

Et l’on m’appelle Cupidon.

-Vous me voyez ravie de cette conversion

Cupide vous l’étiez, vous voilà faux- jeton.

-Vous n’êtes pas très charitable,

Madame la Vertu,

Vous me prenez pour Belzébuth,

Je vous ai connue plus affable.

--Vous voilà donneur de leçons

Un nouvel habit je suppose ?

-Faisons la paix Madame, pour une pause,

Jetons au feu nos dissensions.

 De vous voir seule ici je suis vraiment surpris

Prenez mon bras, je vous en prie,

Allons batifoler, un moment, dans ce bois.

-Vous plaisantez, messire et votre beau discours

                                                                                    Me  prouve  que menteur, vous le serez toujours.

Car je suis prévenue de tous vos coups fourrés,

Et cessez, pour l’amour de Dieu, ,

Tous ces  clins d’œil énamourés !

-C’est que je meurs d’amour, pour vous, la belle,

Pour vous je serai franc, loyal et courageux,

Et tous mes bas instincts, je les ai mis au feu.

 Pour tout vous dire amie, je renonce aux pucelles

Et autres dévergondages,

Rien que pour votre beau visage.

J’en suis sûr maintenant, et c’est vous que je veux

Allons venez, ma mie, nous serons deux amants…

- Nous serons trois, avec mon avocat.

Diable, Madame, il fait soudain très froid

Adieu, il gèle, sur ma foi !

                                                                                                            Julien SABBAN

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